Des auteurs britanniques sous les ciseaux d'Anastasie
Deux éditeurs britanniques sur le point de rééditer leurs auteurs maison font du zèle. Sans qu'aucune pression ne soit exercée sur eux, ils ont succombé à une auto-censure qui ne présage rien de bon pour la littérature Outre-Manche.
Après les livres pour la jeunesse (entre autres Charlie et la Chocolaterie) de Roald Dahl, voici à présent que les romans de Ian Fleming (James Bond) sont appelés à leur tour à passer sous les ciseaux d'Anastasie. Une "relecture" qui se cache derrière l'annonce stupéfiante par les éditeurs concernés (Puffin et Ian Fleming Publications) "de vouloir coller à notre époque".
Jusqu'à présent ce genre d'argument était le fait d'éditeurs vivant sous le joug d'une dictature et non pas – en toute liberté – dans une démocratie.
À noter plusieurs réactions contre cette censure que ne dit pas son nom et notamment celle de Salman Rushdie qui la qualifie "d'absurde". De son côté l'association PEN America rassemblant 7000 écrivains pour la liberté d'expression considère que "l'édition sélective pour faire que les mots de la littérature se
conforment à des sensibilités particulières pourrait représenter une
arme nouvelle dangereuse".
Et aux Pays-Bas
Autre cas de censure. Cette fois aux Pays-Bas où la pièce "En attendant Godot" de Samuel Beckett a été interdite car pour les rôles masculins, le metteur en scène n'avait auditionné que des hommes. Cette interdiction ubuesque s'est produite, soulignons-le, au Centre culturel de Groningen.
Par chance, les éditeurs français dans le cadre d’une réédition refusent comme Gallimard toute censure.
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