Sylvain Tesson : les chemins noirs de la résilience
Dans les livres de Sylvain Tesson, les mots arpentent des paysages sauvages où l'homme se confronte à une nature qui, sans lui faire de cadeaux, ne lui est jamais pour autant foncièrement hostile.
Sur les chemins noirs (1) raconte la rédemption de
l'auteur après une chute accidentelle de huit mètres qui faillit
lui coûter la vie. Un nouveau départ de 1300 kilomètres à pied à
travers une France déclassée. Et surtout ignorée d'une société
policée et urbanisée à outrance.
Le film tiré de son livre rend
parfaitement la sensibilité de l'écriture de l'auteur avec la
puissance multiplicatrice de l'image. Les paysages défilent en
contre-point de souvenirs d'une vie autrefois dissolue. D'une existence
où l'alcool ne parvenait pas à étancher une soif d'absolue.
On ne remerciera jamais assez Sylvain Tesson pour cette belle leçon de vie. Chaque lecteur y lira l'espoir d'une résilience salvatrice. Chaque spectateur (2) y verra une invitation à parcourir les chemins buissonniers de nos campagnes. Un souffle de liberté loin de l'agitation d'un monde ultra-connecté, mais victime d'un assèchement des relations humaines.
(1) Sur les chemins noirs – Sylvain Tesson (Gallimard - 2016)
(2) Un film de Denis Imbert avec un Jean Dujardin très juste de sensibilité.
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