Bernard Pivot : un influenceur littéraire au purgatoire

Apostrophes pendant quinze ans, tous les vendredis soir (1975-1990).
Bouillon de Culture durant dix ans (1991-2001). Bernard Pivot a donné le goût de la lecture à des millions de Français.
C'était le temps où la Télévision publique (Antenne 2 puis France 2) programmait à une heure de grande écoute et sur une chaîne de forte audience une émission de qualité consacrée aux écrivains et aux livres.
Et où, sur le plateau, les invités parlaient de culture avant de faire de la promo.

Un influenceur littéraire

Chroniqueur littéraire au JDD depuis 1992, Bernard Pivot a été contraint en 2022 de cesser son activité pour des raisons de santé.
Aujourd'hui, quand on lui demande comment il analyse son ancien statut de journaliste littéraire sur le petit écran, il résume sa pensée de cette façon : "J’ai été un homme d’influence. L’influence, c’est plus lent ; plus subtil, plus paisible. Peut-être aussi plus hypocrite. Avant que le mot devienne à la mode sur les réseaux sociaux, j’ai été ma vie durant un influenceur, un influenceur littéraire. Je ne le suis plus, voilà tout. »

Rayé des Services de presse

Le journaliste de 87 ans, ancien président de l'Académie Goncourt, a donné de ses nouvelles ces jours-ci dans la presse. Elles ne sont pas bonnes. "Le mal m’a frappé à la tête" explique-t-il. Il dit subir la vieillesse "comme un purgatoire". Oublié même des éditeurs qui lui ont retiré leur Service de Presse. Les mêmes qui pendant des années le harcelaient pour quelques mots aimables à l'antenne sur leurs livres ou quelques lignes dans le journal.

Pour notre part – et pour tout le bonheur littéraire qu'il nous a donné – nous lui souhaitons des jours meilleurs, toujours en compagnie des livres qui ne le quittent jamais.

À lire à ce sujet ici un excellent article sur Actualitté.

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