Rochefort : pourquoi Pierre Loti dans un polar ?

Pourquoi Pierre Loti ? Pourquoi Pierre Loti dans un polar ? Ces questions se posent et sont naturelles. Peu habitué au mélange des genres et peu enclin à mêler de grands auteurs du passé à une littérature d'aujourd'hui, j'avais toutes les raisons de ne pas écrire "La Prophétie du Masque des ténèbres".

Et pourtant je l'ai fait. Explications.

Tout d'abord – je dois l'avouer humblement – mon intérêt pour Pierre Loti (1850-1923) remonte seulement à une bonne vingtaine d'années, à l'époque de mon installation en région Nouvelle-Aquitaine (plus précisément en ex-Poitou-Charentes).
Ayant vécu préalablement en Normandie, Picardie et Champagne-Ardenne mes auteurs "locaux" de prédilection liés à cette période se nommaient entre autres Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas, Jules Verne, Arthur Rimbaud, etc.

Le premier choc

Pierre Loti représentait pour moi l'image d'un écrivain aux ouvrages dépassés, aux voyages romancés d'un autre âge. Écrits à seule fin de faire rêver et frissonner une bourgeoisie enfermée dans ses frontières et ses traditions. Jusqu'au jour où j'ai eu l'occasion de visiter sa maison extravagante de Rochefort et là ce fut un premier choc. Grâce à quelques lectures et relectures (son Journal intime, Ramuntcho, Pêcheur d'Islande, etc.) et à l'enthousiasme d'un historien spécialiste de l'auteur, Alain Quella-Villéger, croisé au début de ma carrière de rédacteur en chef à Poitiers, je me suis mis à m'intéresser davantage à cet écrivain rochefortais reçu le 7 avril 1892  à l'Académie française.
J'ai trouvé dans ses livres une innocence, une fraîcheur des sentiments et une puissance d'écriture qui m'ont subjugué. Cent ans après sa mort, ses œuvres conservent une authenticité qui ravit le lecteur.

Le second choc

Mon second choc lié à Pierre Loti remonte à seulement deux ans. Une visite au musée Hèbre de Rochefort m'a mis face à face avec un masque kanak ayant appartenu à l'écrivain. Pourquoi ce masque a-t-il provoqué chez moi une subite envie d'écrire une intrigue dont l'œuvre de Pierre Loti serait le cœur ? Je ne sais pas.
Ou du moins si. Je suppose que cet objet rituel provenant de la lointaine Nouvelle-Calédonie m'a à la fois bouleversé par l'histoire qu'il raconte et rendu curieux pour ce qu'il a pu représenter aux yeux de Pierre Loti et de ses contemporains. Une conférence donnée par Claude Stéfani, conservateur des musées municipaux et illustrée d'un fascicule "Carnets Kanak, voyage en inventaire" de Roger Boulay a fini par me convaincre que cette "rencontre" n'était pas un hasard. À partir de cette émotion, mon imagination a fait le reste : un roman policier dont la source de l'énigme remonterait au XIXe siècle.

Mais comment évoquer la Nouvelle-Calédonie et son bagne sans faire une allusion au... bagne de Rochefort. Ni signaler la déportation de Communards (certains partis de l'île d'Aix) pour cette terre lointaine. Ni encore – sur un plan culturel – s'intéresser à la traçabilité puis la restitution éventuelle par la France d'œuvres indigènes à leurs pays d'origine. Tous ces sujets sont au centre de mon polar.

Enfin pour terminer, je voudrais rendre hommage ici à l'activité de deux associations : Amis de Pierre Loti et Les Amis de Pierre Loti. Elles font un travail remarquable.

La Prophétie du Masque des Ténèbres aux Éditions Sud-Ouest.
- Diffusion nationale. En vente (version papier) en rayon ou sur commande en librairies, maisons de la presse mais également Fnac, Cultura, E. Leclerc, www.boutique.sudouest.fr, etc.
Et sur les plateformes dédiées aux livres.
- Version ebook également disponible en ligne.


Commentaires

Articles les plus consultés