Des souvenirs dans le sillage de la French Lines
Sur un rayon de ma bibliothèque cet ouvrage : "Mémoire de la French Lines", le France et autres transatlantiques de légende (T2), paru en 2008 aux éditions normandes PTC.
La relecture récente de ce livre a remué chez moi des souvenirs empreints d'émotion liés bien évidemment à mon passage dans la Presse havraise. Et ce d'autant plus que j'y ai retrouvé les signatures d'auteurs qui me sont familières. Celle du journaliste et ami Patrick Peslier – sans oublier François Hauguel et Aymeric Perroy – ainsi que celle d'un confrère photographe pour la documentation illustrée : Gérard Lecompte – avec Bruno Delahais et Jean-Pierre Prevel –.
Des heures glorieuses au quai de l'Oubli
En faisant défiler les pages, en grande partie consacrées au paquebot France, je me suis remémoré les heures glorieuses de ce navire mis en service en janvier 1962 par la Compagnie Générale Transatlantique (surnommée la Transat ou la French lines) qui connut un déclin tragique en 1974, amarré au quai de l'Oubli au Havre, avant de renaître sous pavillon norvégien en 1979, transformé pour des croisières de luxe sous le nom de Norway .
Revendu et devenu le Blue Lady, l'ex-paquebot verra finalement l'aventure s'achever en 2006 avec son démantèlement en Inde. Une fin actée pour ce fleuron de l'histoire du transport maritime transatlantique français qui, durant treize années reliant New York au Havre, avait participé au rayonnement de son port d'attache et du pays tout entier, .
Le chapeau de Napoléon
De l'exceptionnelle aventure de ce paquebot jusqu'à sa fin tragique seul subsiste désormais dans son sillage un fonds iconographique et patrimonial jalousement conservé par Les Amis de la French Lines et accessible en ligne sur French Lines et Compagnies. Tout au long de son histoire et bien après, cette légende des mers n'a cessé de susciter la publication de nombre d'ouvrages, d'articles de presse, de photos et la diffusion de reportages télévisés. Sans parler du cinéma : il fut la vedette du film de "Le Gendarme à New-York" avec Louis de Funès en 1965.
Pour ma part je retiendrai au passage et pour la petite histoire l'évocation d'une croisière buissonnière dite « Impériale » de 1969 – destinée à fêter le
bicentenaire de la naissance de Napoléon 1er – au large de
Saint-Hélène. Lors de ce voyage fut mis aux enchères un chapeau
de l'Empereur, adjugé aux Champagnes Moët et Chandon pour 140 000
francs (un peu plus de 200 000 euros au prix d'aujourd'hui).
Dans le cœur des Havrais
Des années plus tard l'épopée du France reste vivante dans le cœur des habitants du Havre. Des centaines de familles et d'amis avaient en effet des attaches avec des membres de l'équipage (le personnel comptait 1044 personnes à bord aux plus grandes heures). Et pour beaucoup de Havrais, les paroles de la chanson de Michel Sardou avec sa fibre patriotique, sortie en 1975 : "Ne m'appelez plus jamais France" résonnent encore comme une blessure. Un tube vendu à près d'un million d'exemplaires dès sa première année.
Une fois ce livre refermé, demeure enfin pour moi le souvenir de mon rédacteur
en chef havrais, Roger Campion, qui racontait devant un parterre de jeunes rédacteurs dont je faisais partie ses débuts de journaliste chargé de la rubrique maritime et évoquait des
anecdotes truculentes sur les escales du France au Havre...
Il faut dire que chaque traversée voyait se
côtoyer les plus grands noms du monde de l'art, de la littérature, de la politique, des
médias, du cinéma et du sport. De quoi créer
l'événement et alimenter les pages du Havre libre, Havre Presse et Paris Normandie.
"Mémoire de la French Lines", le France et autres transatlantiques de légende (T2)
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